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Les astuces pour un arrêt facile !
Vous en avez pris conscience désormais (peut-être grâce au module pour faire naître l’envie d’arrêter de fumer de notre module de base ?) : il faut que vous arrêtiez de fumer. Vous savez que cela va vous demander des efforts, mais en plus, vous vivez avec quelqu’un qui fume… et qui n’a pas l’air d’avoir envie d’arrêter la cigarette.
Cette personne peut même attendre que vous trouviez une solution miracle en vous disant : “Si ça marche sur toi, j’y vais !”
Tu parles d’un encouragement ! Vous pouvez avoir l’impression de vous traîner un boulet qui va vous rendre le chemin encore plus difficile, alors que vous pensez ne pas avoir besoin de ça.
Un fumeur à la maison, ça n’aide pas…
Effectivement, avoir une personne qui sent la cigarette en permanence, qui laisse traîner son paquet, ses briquets, que vous voyez sortir fumer… cela peut représenter un effort supplémentaire pour vous.
Prenons un instant pour en étudier les raisons. Un des grands mécanismes à dépasser lorsqu’on arrête de fumer est la création de nouvelles habitudes.
Une habitude, en résumé, c’est un contexte, défini par un certain nombre de caractéristiques (humeur, moment de la journée, ce que je mange ou je bois, avec qui je suis …), dans lequel on a un certain nombre de fois exécuté un comportement (ici allumer une cigarette), qui fait que le comportement s’est automatisé au niveau cérébral.
Par exemple :
- le moteur de la voiture fait tel bruit => je change de vitesse
- mon téléphone sonne => je regarde qui m’appelle
- j’ai chaud => j’ouvre la fenêtre de la voiture
Cela se fait presque sans y penser, en tout cas sans démarche consciente. C’est un réflexe que l’on pourrait qualifier de pavlovien.
Le contexte fait donc office de signal pour déclencher la pensée qui va amorcer le comportement.
Donc, chaque contexte qui était auparavant associé à la cigarette va, durant un certain temps, obligatoirement activer les zones du cerveau liées à ce comportement, et donc nous faire y penser. Mais une pensée, ce n’est pas une pulsion ! On peut l’écarter simplement.
Vivre avec quelqu’un qui fume augmente donc les occasions de penser à la cigarette, par des stimuli :
- Visuels :
- voir son paquet
- voir son briquet
- voir le cendrier
- voir les mégots
- Olfactifs :
- sentir la fumée de la cigarette qui fume
- sentir le tabac sur ses vêtements
- sentir son odeur juste après que cette personne vienne de fumer
- Cérébraux :
- Vous savez qu’elle n’est pas là, parce qu’elle est sortie fumer
- Vous savez que des cigarettes se trouvent dans son manteau
Comment faciliter son arrêt de la cigarette, même avec un fumeur à la maison ?
Deux actions sont à mener de votre côté pour vous faciliter la tâche. La première va considérablement amoindrir le nombre de stimuli, et donc de pensées liées à la cigarette. La seconde va vous permettre d’être insensible, ou en tout cas moins sensible, aux stimuli qui restent.
Parler avec cette personne
Votre arrêt de la cigarette, c’est votre affaire ! Il n’est pas question de devenir une plaie pour l’entourage et d’exiger que tout le monde doive arrêter de fumer au prétexte que vous le faites. En revanche, lorsqu’on se lance un défi, il n’est pas déraisonnable d’attendre un peu d’aide des personnes qui nous aiment.
Ce qu’il faut, c’est avertir de votre arrêt du tabac à la personne avec qui vous vivez et qui fume. Indiquez lui ensuite que vous savez que cela va vous demander des efforts et que vous apprécieriez d’être un peu accompagnée dans cette démarche. Ce que vous lui demandez ensuite est tout simple : de limiter au maximum tout ce qui pourrait vous faire penser à la cigarette.
Il s’agit donc pour cette personne :
- de ne pas laisser traîner ses cigarettes / les cendriers / les mégots / les briquets / les cartouches de cigarette, et de les mettre plutôt à des endroits que vous ignorez lorsque c’est possible
- d’éviter de fumer dans le logement si elle en a l’habitude. D’ailleurs si vous arrêtez de fumer, ce n’est pas pour mourir du tabagisme passif. Si la personne semble vraiment réfractaire, vous pouvez lui demander que cela soit temporaire, durant la période dans laquelle vous allez être le plus vulnérable. Et on le sait, le temporaire peut parfois durer…
- de ne pas parler tout ce qui touche à la cigarette devant vous. Pas de : “Je sors fumer !”, mais plutôt un : “Je sors.”
Moins il y a d’élément qui vous font penser à la cigarette (visuels, olfactifs, auditifs, etc.), moins vous aurez d’envies auxquelles il faudra résister.
Présentez vraiment cela comme une demande officielle, un service que vous lui demandez. Difficile de refuser, non ? Et si cette personne n’est vraiment pas du tout prête à faire le moindre effort pour vous accompagner, peut-être serait-il judicieux de se poser la question des raisons qui vous amènent à vivre avec.
Changer de posture mentale pour arrêter de fumer
Arrêter de fumer, c’est un changement qui est une question d’état d’esprit. Au lieu de vouloir que cela vous demande le moins d’efforts possible, acceptez que ce défi que vous avez choisi va vous demander des efforts, parfois qui peuvent vous sembler intenses. Mais l’enjeu est de taille n’est-ce pas… votre vie !
Il est temps de sortir de la prison mentale dans laquelle vous étiez, et dans laquelle cette personne est toujours !
Regardez-là, non comme une personne tout à fait normale qui continue à vivre normalement dans un monde de plaisir, mais comme une personne esclave de la cigarette, qui ne peut pas s’empêcher de vous tenter pour vous faire retourner dans la prison.
Il faut le savoir, pour un fumeur, voir quelqu’un arrêter de fumer est désagréable. Cela le renvoie à sa condition de fumeur et d’esclave de la cigarette. Condition qui n’est pas du tout assumée et qui est un peu anxiogène. Pour faire cesser le malaise créé par cet arrêt, deux solutions : j’arrête aussi ou il/elle reprend la cigarette !
Devinez quelle solution lui demande le moins d’efforts ? Cette personne va donc inconsciemment tenter de saper vos efforts. Pas par méchanceté, mais par le jeu de processus inconscients. Attendez-vous à des phrases comme : “Tu peux juste diminuer ta consommation si c’est trop dur.”, “Une cigarette de temps en temps, ça ne va pas te tuer”, “Tu es sûr·e que c’est le bon moment pour arrêter de fumer ?”
Si l’on y pense, c’est assez pervers. Imagine-t-on faire la même chose avec quelqu’un qui essaye de sortir de son addiction à l’alcool ? Laisser traîner des bouteilles devant lui ? Lui proposer “juste un verre” ? Lui dire qu’il peut boire un petit peu, que ce n’est pas grave ?
Non ! Sauf si on est soi-même alcoolique et qu’on ne veut pas se retrouver seul dans son addiction.
Une fois ceci démasqué, ne voyez plus les cigarettes qui traînent comme autant de tentations auxquelles il faudrait résister, mais plutôt comme la preuve de la prison mentale dans laquelle la cigarette met les gens. Et choisissez de ne plus vivre dans cette illusion.