Il faut beaucoup de volonté pour arrêter de fumer

Je n’ai pas assez de volonté pour arrêter de fumer

➜ Cet article “Je n’ai pas assez de volonté pour arrêter de fumer” est la suite de J’ai peur de ne pas être capable d’arrêter de fumer


J’ai peur de manquer de volonté pour arrêter de fumer

La plupart des fumeurs (et même des non-fumeurs) croient que pour arrêter de fumer il faut de la volonté.

Ils admirent ceux qui arrêtent du jour au lendemain, comme s’ils étaient des êtres supérieurs ayant une capacité plus importante que la moyenne : leur volonté.

Arrêter de fumer n’est pas une question de volonté, mais de motivation. C’est un des points centraux de la méthode pour arrêter de fumer que nous vous proposons.

Différence entre volonté et motivation

Quelle est la différence entre les deux ?

La volonté est comparable à l’énergie globale que vous avez. Elle peut être plus ou moins importante en fonction des phases de la vie. On peut être dans une phase de travail intense, dans une dépression, dans une maladie et alors l’énergie est plus basse. À d’autres moments, elle est plus haute : lorsque la vie vous sourit, qu’elle est facile.

Globalement tout le monde a de l’énergie, en quantité limitée. Elle n’est pas infinie.

Nous utilisons cette énergie sur les choses qui nous semblent importantes.

C’est là qu’intervient la notion de motivation.

C’est comme si nous avions en tête une liste de tâches à effectuer :

  • faire les courses ;
  • aller au travail ;
  • appeler des amis ;
  • faire du sport ;
  • se détendre ;

Chacune revêt une certaine importance pour nous. La liste est triée en fonction de cette importance dans notre esprit.

Notre énergie est ensuite répartie sur chaque élément en fonction de sa priorité. Le plus important reçoit toute l’énergie dont il a besoin pour être effectué, le suivant prend le reste et ainsi de suite.

Si une action se trouve tout en bas de la liste, elle a peu de chance de recevoir de l’énergie et d’être exécutée.

Le problème est qu’il existe deux listes et pas une seule.

L’importance intellectuelle et l’importance ressentie

Celle de ce que vous savez qui est important et celle de ce que vous ressentez comme important.

La première est intellectuelle : dans celle-ci, vous savez que vous libérer de la cigarette est de la plus haute importance.

La seconde est émotionnelle, complètement inconsciente. C’est elle qui définit vos priorités le plus souvent.

Les deux ne sont en général malheureusement pas synchronisées et l’arrêt du tabac se retrouve bien bas dans la liste émotionnelle. Une part de vous veut arrêter, mais une autre rechigne à le faire.

Le but de cet article, issu de ce livre, est en partie de faire remonter cette action dans ces listes de priorités.

Lorsque quelque chose est en haut de la liste, c’est une priorité. On a toute l’énergie pour le faire sans aucun problème.

Pour reprendre mon exemple précédent avec l’être aux pouvoirs extraordinaires, si la vie de vos proches était en jeu, arrêter de fumer monterait tout en haut de la liste instantanément. Il n’y aurait alors pas de problème de « manque de volonté », l’énergie serait disponible pour agir.

Nul besoin d’avoir une volonté hors du commun pour cela.

On peut arrêter de fumer facilement sans avoir de super-volonté !

Certes, elle serait alors moins disponible pendant un court laps de temps pour d’autres actions. Mais ce ne serait pas gênant, étant donné qu’elles sont moins importantes.

Après tout, vous ne pouvez pas dépenser plus d’énergie que vous n’en avez.

L’important est donc bien d’identifier les priorités et de dépenser son énergie et sa volonté là où elle sera le plus utile et où elle donnera le plus de résultats.

De l’importance d’arrêter de fumer

L’arrêt de la cigarette est l’une des dépenses d’énergie qui vous apportera le plus de bénéfices dans votre vie. Cela changera tout pour vous. Votre vie sera vraiment différente, en mieux.

Bien plus que si vous dépensiez cette énergie pour faire votre liste de courses, pour appeler votre belle-mère, pour être sympa avec tout le monde ou le plus productif possible au travail.

Énormément plus.

Certaines personnes se refusent pourtant à placer l’arrêt du tabac en haut de leur liste.

Lors de mes consultations d’arrêt du tabac, j’utilise deux astuces pour mettre à l’épreuve la motivation des personnes avant même qu’elles ne viennent me voir.

La première repose sur le tarif de la consultation qui est beaucoup plus élevé que pour d’autres problématiques.

Pour certaines personnes, c’est un frein.

Elles dépensent plusieurs milliers d’euros par an en cigarettes, mais pensent qu’elles n’ont pas les moyens d’arrêter de fumer. Certaines essayent même de négocier le prix.

D’une certaine manière, cela indique que l’arrêt de la cigarette ne vaut pas ce prix là.

On doit se lancer sans être certain du résultat

Bien entendu, on pourra me répondre que si le résultat était certain à cent pour cent, elles le feraient sans hésiter. Il n’y aurait pas de problème de volonté pour arrêter de fumer.

De mon côté, j’affirme que c’est parce qu’elles ne sont pas prêtes à s’engager que le travail sera moins efficace. La preuve : lorsque des personnes se font payer la consultation par quelqu’un d’autre, il y a nettement moins d’implication… et de résultats.

La seconde astuce consiste à demander aux personnes de m’envoyer le règlement par chèque à l’avance, pour confirmer le rendez-vous. Je les avertis que le chèque ne sera pas encaissé avant la consultation, mais uniquement suite à celle-ci et qu’elles peuvent annuler jusqu’à 48h avant si elles changent d’avis. D’une part, cela m’évite des « oublis » de consultation, et d’autre part cela entraîne une réelle réflexion au moment de remplir le chèque et de l’envoyer.

« Ai-je vraiment envie de le faire maintenant ? », « Est-ce si important que ça ? »

Résultat : une certaine proportion de personnes n’envoient jamais le chèque. J’annule alors le rendez-vous pris au bout d’un certain temps et après un rappel.

Ma conclusion : c’est une bonne chose que ce rendez-vous n’ait pas eu lieu, car il aurait été inefficace.

Si la personne n’est pas prête à s’engager sur le rendez-vous, c’est qu’elle n’est pas décidée à changer.

L’arrêt de la cigarette n’est pas assez haut dans sa liste.

Tout est lié à la valeur qu’on accorde aux choses. Par exemple, une bouteille d’eau, dans un pays avec l’eau courante, ne vaut pas grand chose. Mais si vous êtes en train de mourir de soif dans le désert, vous pourriez donner tout ce que vous possédez pour l’obtenir.

L’argent est un moyen, pas le seul, d’évaluer la valeur accordée à l’arrêt du tabac.

Une personne qui n’est pas prête à accorder au moins son budget mensuel de cigarettes à son arrêt n’est pas suffisamment motivée.

Pour résumer, la volonté est votre énergie disponible, et vous en avez. Si vraiment vous êtes dans une période de dépression sévère, de travail exceptionnel ou d’insomnie, l’énergie peut ne pas être au rendez-vous. Dans tous les autres cas, il y en a suffisamment pour arrêter de fumer.

La motivation est la raison pour laquelle dépenser cette énergie. C’est l’enjeu que vous y mettez. Si vous prenez réellement conscience de l’importance de l’enjeu, des implications pour vous si vous continuez à fumer, alors l’énergie se dirigera automatiquement vers ce défi, inconsciemment.

Tout est plus facile à faire lorsqu’on a l’énergie pour.


Cet article est un extrait du livre : Arrêter de fumer n’a jamais été aussi facile !

➜ Pour lire la suite :

J’ai peur de perdre en convivialité en arrêtant de fumer

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