J'ai peur du manque de nicotine

J’ai peur de souffrir du manque de nicotine !

➜ Cet article “J’ai peur de souffrir du manque de nicotine !” est la suite de J’ai peur d’arrêter de fumer


J’ai peur de souffrir du manque de nicotine

Rien que l’idée de devoir se passer de cigarettes pendant plusieurs heures, pour une réunion, un vol en avion ou pire une hospitalisation de quelques jours, place déjà le fumeur dans un état de stress parfois important.

C’est troublant : l’idée même de ne pas pouvoir fumer crée le manque.

En réalité, le manque ressenti par les fumeurs n’a pas grand-chose à voir avec le plan physiologique, bien que celui-ci existe. La part physique du manque est vraiment mineure dans ses ressentis.

La plus grande partie de l’état du stress induit par le sevrage est en réalité uniquement de la frustration.

Une étude pour faire le point sur le sevrage

Une étude de 2010 de l’université de Tel Aviv1 le démontre. L’intensité du manque ressenti a plus à voir avec la psychologie des sujets qu’avec les effets physiologiques de la nicotine. Il n’est alors pas surprenant que la même étude montre que les substituts nicotiniques sont le plus souvent inefficaces pour arrêter de fumer. C’est d’ailleurs quelque chose que nous évoquons dans notre méthode pour arrêter de fumer.

Cette étude a porté sur du personnel de bord de vols commerciaux et si vous avez déjà pris l’avion pour une durée conséquente, vous n’aurez aucun mal à vous en approprier les conclusions.

Au travers d’un questionnaire, le Dr Dar, qui menait l’étude, et son équipe ont demandé à ce personnel d’évaluer l’état de manque dans lequel il se trouvait pendant chaque vol sur deux types de vol : des long-courriers de dix à treize heures et des moyen-courriers de trois à cinq heures.

Le Dr Dar et ses collègues ont découvert que la durée du vol n’avait pas d’impact significatif sur l’intensité du manque qui était similaire pour tous les vols. Par ailleurs, ils ont remarqué que le manque augmentait à l’approche de l’atterrissage, quelle que soit la durée du vol. Ils en ont conclu que ce manque n’avait pas de rapport avec un effet physique mais bien avec un effet psychologique.

Pour ma part, j’affirme qu’il s’agit de frustration et non de manque.

On parle de cigarette, pas d’héroïne !

On supporte très bien le manque de nicotine quand on n’a pas le choix

Même si vous n’avez jamais pris l’avion vous pouvez imaginer ces deux scénarios :

#1 – Vous partez en vacances, le vol dure neuf heures. Vous savez que vous ne pouvez pas fumer dans l’avion, vous vous y êtes préparé et globalement cela se passe bien. Même si neuf heures en avion c’est long pour tout le monde, y compris les non-fumeurs.

#2 – Vous partez en vacances, le vol est prévu pour durer six heures. A l’atterrissage, le commandant de bord vous annonce qu’il y a un souci avec le système d’ouverture des portes et qu’il faut attendre que l’équipe technique intervienne pour procéder à une réparation. Il vous dit qu’il vous tiendra au courant de leur avancée. Au bout de vingt minutes, vous apprenez que l’équipe technique vient d’arriver et travaille sur la porte. Trente minutes plus tard, le commandant vous annonce que c’est manifestement plus compliqué que prévu et qu’il continuera à vous tenir informés. Vous avez des nouvelles toutes les vingt à trente minutes jusqu’à ce que la porte s’ouvre enfin, trois heures après l’horaire prévu. N’est-ce pas un scénario cauchemardesque pour un fumeur ? Bien que la durée soit la même que dans le premier cas.

Alors quelle est la différence ?

La différence, c’est que vous vous étiez conditionné·e.

La force de l’auto-conditionnement

Dans le premier cas, vous saviez pour quelle durée vous ne pouviez pas fumer, vous aviez complètement exclu la possibilité de fumer pendant cette période donnée et vous l’avez très bien vécu.

Dans le second cas, vous pensiez pouvoir fumer une fois les six heures passées. D’une certaine manière, vous aviez laissé la porte ouverte et que l’on vous empêche de toucher une cigarette comme prévu est vécu comme un supplice. Comme dans le cas d’une réunion qui s’éternise.

En réalité, cette frustration n’est qu’une éventualité de fumer contrariée.

En réalité, c’est le fait que dans votre esprit vous devriez avoir la possibilité de fumer qui cause cette frustration, lorsque cette « possibilité » se heurte à la réalité.

La solution ? Fermez complètement la porte. Cessez de vous laisser le choix de fumer, même « éventuellement2 », et vous ne ressentirez ni frustration, ni manque, car le manque physiologique est en réalité faible.


Sources et notes

1 07/2010, Smoking mind over smoking matter: Surprising new study shows cigarette cravings result from habit, not addiction, American Friends of Tel Aviv University

2 Adverbe du latin éventus, événement : Qui dépend des circonstances, de ce qu’il se produit.


Cet article est un extrait du livre : Arrêter de fumer n’a jamais été aussi facile !

Pour lire la suite :

J’ai peur de ne pas être capable d’arrêter de fumer

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