Jeudi, le Parlement a abouti à un accord concernant l’interdiction des “puffs”. Cet accord présage une interdiction effective “fin septembre” en France de ces cigarettes électroniques à usage unique. En effet, elles sont très prisées des jeunes. D’ailleurs, selon l’ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau, “un enfant sur dix âgé de 13 à 16 ans a déjà essayé la puff”. Il dénonce ainsi un “phénomène de transition vers le tabagisme” et une “menace pour l’environnement”.
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Qu’est-ce qu’une puff ? Que dit la loi ? Et quand ces puffs seront-elles retirées du marché ?
Une puff… qu’est-ce que c’est ?
Les variantes jetables de la cigarette électronique, souvent appelées “puffs” (bouffées en anglais), sont très populaires parmi les jeunes. En France, les bureaux de tabac les vendent à l’unité. Légalement aux personnes âgées de plus de 18 ans… Leurs arômes rappellent l’enfance, avec des saveurs comme le chocolat et la fraise. Leurs couleurs vives se fondent facilement dans une trousse d’école, aux côtés des marqueurs Stabilo. C’est ce que déplore la députée écologiste Francesca Pasquini, selon medscape, à l’origine de la proposition de loi visant à les interdire. Selon elle, c’est une aberration sur le plan de la santé publique. Mais aussi une catastrophe environnementale, car elles contiennent une batterie au lithium qui finit par être jetée à la poubelle.
Préjudiciable pour la santé ?
Certains médecins considèrent la cigarette électronique comme un outil pour arrêter ou réduire la consommation de tabac. Cependant, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la cigarette électronique est un produit “nocif” contenant une substance très addictive : la nicotine. Elle pourrait servir de porte d’entrée vers le tabagisme pour les jeunes qui n’ont jamais fumé. D’autant plus que le marketing cible les enfants et les jeunes en leur proposant des arômes attrayants. Les études sur l’e-cigarette en tant qu’outil pour arrêter de fumer ne sont pas concluantes, estime l’OMS.
Les “puffs”, quant à elles, offrent un certain nombre de bouffées avec un taux de nicotine compris entre 0 et 20 mg/ml, ce qui “favorise une forte dépendance”, notamment chez les mineurs, comme l’a dénoncé l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau en décembre dernier. Le corapporteur du texte, Michel Lauzzana (Renaissance), rappelle que l’Académie nationale de médecine qualifie les puffs de “piège sournois pour les enfants et les adolescents”.
Alors, que dit précisément le texte ?
Le Sénat a adopté à l’unanimité début février la proposition de loi transpartisane de la députée écologiste Francesca Pasquini. Avant cela, il l’avait été en décembre à l’Assemblée. Une commission mixte paritaire (CMP), réunissant des parlementaires des deux chambres, est parvenue sans difficulté à un texte commun jeudi.
Le texte prévoit d’interdire la fabrication, la vente ou la distribution gratuite des puffs. Assortis d’une amende de 100 000 euros.
Quand les puffs disparaîtront-ils vraiment ?
Après la décision du gouvernement, la Commission européenne dispose de six mois pour valider ou rejeter cette législation, conformément à la directive européenne du 3 avril 2014 dite “tabac”. “Je saisis immédiatement la Commission européenne pour qu’elle confirme la décision de la France. La lutte contre le tabagisme doit se poursuivre”, a réagi rapidement la ministre de la Santé Catherine Vautrin sur X.
“Nous avons choisi de nous concentrer uniquement sur les puffs pour parvenir à une interdiction pure et simple de manière sûre et rapide”, a insisté Francesca Pasquini. Ainsi, les députés à l’origine du texte et le gouvernement espèrent une interdiction de ces cigarettes électroniques à usage unique d’ici septembre 2024. Cette mesure fait déjà partie du nouveau plan gouvernemental de lutte contre le tabagisme. Il vise à “une génération sans tabac d’ici 2032”.